COPEL-COBES

Ma réponse à Maggie De Block

 

Diffusées par et pour le Collectif des Praticiens de la parole – Collectief voor het Behoud van het Spreken (COPEL – COBES), ces vidéos dénoncent l’idéologie sous-tendue par la loi De Block relative aux professions de soins de santé mentale. 


SE TAIRE

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Parce qu’elle formate le canevas des « séances psys », parce qu’elle les enserre dans un étau, parce qu’elle interfère dans leur contenu…

… la loi De Block est une loi intrusive qui ne se contente pas d’encadrer les « pratiques psys » : elle veut en prendre le contrôle !

Une parole formatée n’est pas une parole vraie, une parole libre. A travers la légifération du champ psy, c’est à cette liberté de parole que Maggie De Block s’en prend.


MANIFESTATION

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Le 24 novembre 2016, le Collectif des praticiens de la parole a manifesté avec le secteur non-marchand contre la loi De Block. L’occasion pour chacun de dire non à l’avenir que la Ministre nous prépare à tous. Car s’immiscer dans les pratiques de parole n’est pas rien. C’est non seulement lourd de conséquences, mais c’est symboliquement effrayant.

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LE CAUCHEMAR

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La politique de Maggie De Block est une politique « coup de poing », sans concertation, déshumanisée. Seul leitmotiv : faire des économies. Sa vision à court terme nous expose pourtant à une recrudescence de l’exclusion et de l’errance. Un vrai cauchemar !


UN CADRE UNIQUE

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Le monde selon Maggie De Block : cases et circuits de soins pré-établis, unique modèle de pensée et organisation managériale du métier. Un peu comme chez Ikéa, quoi : suivez la ligne tracée au sol et vous arriverez à destination !

Dans sa loi, Maggie De Block ne fait en effet plus aucune référence aux quatre courants spécifiés dans la loi de 2014. Ceux-ci étaient pourtant repris dans l’avis du Conseil supérieur d’hygiène…


FORMATAGE

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La loi De Block fait table rase des nombreuses formations spécifiques et diversifiées de notre champ pour imposer une idéologie, celle de l’Evidence based medicine. Malgré des propositions d’amendements, c’est en bloc et en force qu’elle a décidé de faire passer sa loi.

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HORS-LA-LOI

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En faisant entrer la psychothérapie dans le champ médical et en limitant son accès aux seuls médecins, psychologues et orthopédagogues, la loi De Block modifie non seulement le champ même de la psychothérapie, mais elle met de nombreux praticiens hors-la-loi.

La garantie de compétences invoquée par Maggie De Block ne tient pas la route, comme en témoigne l’interpellation de Laurette Onkelinx : « Vous prévoyez explicitement que les médecins puissent exercer la psychologie clinique et l’orthopédagogie clinique parce que vous dites « la formation actuelle des médecins accorde de plus en plus d’attention à l’aspect psychosocial » (…) Si c’est à cela que vous réduisez la prise en charge des soins de santé mentale si importants au sein de nos sociétés, vous m’excuserez mais j’ai d’autant plus de mal à croire que votre objectif est réellement de protéger les patients ! »


LÉGER, MODÉRÉ OU SÉVÈRE ?

La loi De Block prévoit le remboursement des « séances psy » pour un nombre de séances définit en fonction de vos symptômes. Mais attention, cela nécessite bien évidemment d’entrer dans la logique de la Ministre : alors première chose, vos symptômes sont-ils légers, modérés ou sévères ?

 

 

 

Si la Fédération belge des psychologues présente le rapport du KCE comme une « révolution » (sic), c’est parce qu’elle se réjouit du financement des psychologues à travers le remboursement des séances. Sur leur site, on peut lire : « Les psychologues sont particulièrement heureux du financement des psychologues de première ligne. Ce sont les psychologues qui sont immédiatement accessibles aux patients sujets à des plaintes modérées et qui peuvent aider une grande partie de la population via des interventions de courte durée ».

La FBP parle donc au nom « des psychologues ». Il est à noter que je ne sais pas de qui elle parle : je suis psychologue diplômée et je ne fais pourtant pas partie de la FBP. Nous nuancerons donc par « certains psychologues ».

Dans son communiqué, la FBP précise les conditions de financement, à savoir la création d’un nouveau statut : psychologue de première ligne. Ceux-ci se définissent de n’être sujets qu’à des plaintes modérées… et d’intervenir dans un temps court.

On voit ici poindre l’idéologie sous-jacente au montage : psychologues formatés, qui interviennent dans un temps court et tri des symptômes selon des catégories…

Alors, léger, modéré ou sévère ?


NOUVEAU SYMPTÔME

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Rentabilité. C’est ce que vise la loi derrière « la volonté d’assurer à chacun des soins de qualité » et blablabla… « Au-delà de ces souffrances individuelles, le prix de la détresse morale est également lourd pour la société, notamment en termes d’absentéisme et de perte de productivité. Le coût global des maladies psychiques en Belgique avait été estimé, déjà en 2001, à 4% du PIB. Et d’après les chiffres de l’INAMI (2013), entre un tiers et la moitié des nouvelles demandes d’indemnités d’invalidité sont imputables à des troubles mentaux, ce qui représente, en 10 ans, une hausse de près de 58 % du nombre d’invalides pour troubles mentaux » (rapport du KCE, 2016).

Ce que la loi veut, c’est que ça aille vite. Pas tant parce qu’elle désire que vous alliez mieux rapidement que parce qu’elle désire favoriser un rapide retour au travail.


ANNULER LA SUBJECTIVITÉ

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La loi De Block formate l’organisation des soins de façon telle qu’elle entrave les interventions des praticiens et cadenasse la liberté de chacun. S’il faut lire entre les lignes pour s’en faire une idée, ces « inter-lignes » sont grossiers, voyez vous-même.

La loi prévoit un premier niveau de consultation, qui comporterait le recours à deux possibilités de prestataires de soins : un psychologue de première ligne (entendez « ayant reçu une formation spécifique » (cfr. rapport du KCE, 2016) ou son médecin généraliste. Le nombre de ces séances est limité.

Le second niveau de consultation relève des soins spécialisés. Il ne serait accessible qu’à partir de la première ligne via « un mécanisme régulateur » (gatekeeping) ou via un psychiatre. Il serait donc conditionné par un contrôle de votre état via un bilan fonctionnel et/ou une consultation psychiatrique. Le nombre de séances serait limité mais avec des possibilités de renouvellement, toujours sur base d’un bilan fonctionnel (réactualisé) et d’un plan de soins, soumis à l’approbation d’un psychologue/psychiatre conseil lié à un organisme payeur.

Il vous en faut plus ?

Le rapport du KCE précise : « Un ticket modérateur équivalent aux remboursements de consultations en psychiatrie serait demandé aux patients. Un volet « pay-for-quality », basé sur des indicateurs, serait envisagé dans le futur« .  Une mesure de qualité serait donc établie, conditionnant l’accès à ces soins.

Ce que la loi De Block organise, c’est un contrôle systématique des pratiques de parole ! Le remboursement est une mesure sexy faite pour nous aveugler pendant qu’on nous dépouille de ce qui nous est le plus cher : notre subjectivité.


TOUCHE PAS À MON PSY

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La loi De Block ne touche pas qu’aux psys. C’est à l’humain qu’elle s’en prend. A sa liberté de choix, sa liberté d’expression. Nous sommes tous concernés !


SIGNEZ LA PÉTITION !

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Une pétition signée par plus de 3.800 personnes a été lancée par le Collectif des Praticiens de la parole contre la bureaucratisation des soins en santé mentale. Car il est temps de se réveiller !


PAROLES D’ARTISTE / INTERVIEW DE MYRTO SAMOUILIDI

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Les psys ne sont pas les seuls concernés par la loi De Block. A travers cette loi, c’est toute une conception des soins et de l’humain qui est véhiculée. Des artistes nous aident à penser en quoi cette loi les concernent aussi, en tant qu’artistes mais également en tant que citoyens. Myrto Samouilidi est artiste peintre, enseignante et art thérapeute. Elle a accepté de nous rencontrer.

Interview : Sophie Boucquey. Images, réalisation et montage interview : Céline Danloy


QUAND ON VEUT, ON PEUT !

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Parler est une expérience délicate, toujours singulière, qui s’inscrit dans le cadre d’une relation de confiance. Le temps de la parole est dès lors toujours subjectif et ne peut en aucun cas se comptabiliser, se prescrire ou se forcer.

La loi De Block entend pourtant légiférer les modalités de rencontre avec un praticien…

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